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Lettre d’interpellation des ministres Clément Beaune et Isabelle Rome sur la situation des réfugiées ukrainiennes empêchées d’avorter en Pologne

Actualité 24 mai 2022


Monsieur le Ministre Clément Beaune,

Madame la Ministre Isabelle Rome,


Je vous écris pour vous interpeller sur la situation des réfugiées ukrainiennes exilées en Pologne qui souhaitent avorter et s’en trouvent aujourd’hui empêchées. 

En effet, l’avortement étant interdit sauf exceptions en Pologne, des centaines d’Ukrainiennes sont aujourd’hui dans une situation de détresse face à l’impossibilité de pouvoir recourir légalement à une IVG. Théoriquement, l’avortement est autorisé en cas de viol. Encore faut-il que la justice polonaise reconnaisse le viol dans les délais permettant l’IVG. Pour les Ukrainiennes violées par des soldats russes ou des prédateurs sexuels polonais, la reconnaissance de ces viols est extrêmement difficile.

La France et l’Europe doivent d’urgence venir en aide aux Ukrainiennes qui ont subi et continuent de subir l’horreur de la guerre dans leur chair. Il est aujourd’hui avéré que le viol est utilisé comme arme de guerre par les soldats russes en Ukraine. Les associations de défense des droits humains alertent également sur les risques de traite humaine, de viols et de prostitution dans les pays où se sont réfugiées les Ukrainiennes. 

Le nombre de grossesses non-désirées augmente au fur et à mesure que se prolonge la guerre et ses horreurs. Il est de la responsabilité de la France, qui occupe actuellement la présidence du Conseil de l’UE, de tout mettre en œuvre pour aider les Ukrainiennes à avorter dans des conditions sécurisées. Dans l’immédiat, la France et l’Union européenne doivent :

  • Prendre en charge les soins pour les victimes de violences sexuelles de la guerre en Ukraine (prise en charge médico-légale pour la collecte de "preuves" en cas de procès, prise en charge médicale, suivi psychologique et dépôt de plainte).

  • Supporter financièrement et logistiquement les associations qui fournissent des kits d’avortement médicamenteux aux exilées ukrainiennes.

  • Mettre en place une opération d'évacuation pour assurer des avortements en toute sécurité en France, notamment pour les femmes qui nécessitent une IVG instrumentale

  • Offrir une protection et une aide juridique aux militantes polonaises qui aident des femmes à avorter en Pologne. J’attire notamment votre attention sur le cas de Justyna Wydrzyńska, première polonaise à être poursuivie pour avoir “aidé à un avortement”.

  • Faire pression sur la Pologne pour faciliter les avortement légaux dans les cas de viols.  

Aucune femme ne devrait se voir refuser le droit fondamental à l’avortement, quelque soit sa nationalité et les raisons qui motivent son choix.

La défense de l’Ukraine passe aussi par la défense du droit des femmes ukrainiennes à disposer librement de leurs corps. L’Histoire jugera de notre capacité à mettre en œuvre cette solidarité internationale.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, Madame la Ministre, l’expression de ma considération la plus distinguée.


Manon Aubry


Co-présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen

Eurodéputée la France insoumise



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