Pas de profit sur la pandémie : reprenons le pouvoir sur les big pharma !
Le scandale de la marchandisation des vaccins illustre la principale leçon de la pandémie : il faut enfin sortir la santé des logiques de marché ! Nous n’avons plus le temps d’attendre. A la veille d’un énième confinement, alors que la population n’en peut plus, que les précaires ont faim, que les jeunes désespèrent, refusons de nous soumettre à la loi du profit des big pharma. Faisons des vaccins des biens communs mondiaux !
Après le fiasco de la pénurie de masques et de tests, voilà le scandale de la pénurie de vaccins. Opacité totale sur les contrats, retards de livraison en cascade, bidouillages sur le nombre de doses qu’on peut extraire par fiole, poker menteur de coulisse entre Etats pour chercher à être livré en priorité. Depuis le début de la crise sanitaire, les mêmes causes provoquent les mêmes effets : en privatisant la réponse sanitaire et en refusant de la sortir des intérêts du marché, les libéraux nous enfoncent encore plus dans le chaos. La situation à laquelle nous sommes confrontés vire chaque jour un peu plus au grand bazar. Mais nous n’avons aucune envie d’en sourire car ce sont des milliers de vies et la perspective d’un retour si nécessaire à normale qui sont en jeu.
Résumons. L’Union européenne a financé massivement le secteur privé pour accélérer l’élaboration de vaccins contre le COVID et pré-commandé des centaines de millions de doses. Les produits de trois laboratoires, Pfizer, Moderna et AstraZeneca ont déjà été validés par l’Agence européenne du médicament. En l’absence de traitement efficace, face aux morts qui s’accumulent et à la pauvreté qui explose, les vaccins sont notre meilleure chance de sortie de crise. Tout ça est à portée de main… mais le marché en a décidé autrement. Avec la bénédiction de la Commission européenne qui est très largement responsable de la pagaille que nous subissons aujourd’hui.
Des contrats passés entre l’Union européenne et les big pharma, nous ne savons quasiment rien. Deux entreprises (Curevac et AstraZeneca) seulement ont dû accepter, sous la pression citoyenne, d’en dévoiler quelques extraits. Où toutes les informations importantes (prix, calendrier, clauses de responsabilités, etc.) ont bien sûr été barrées. Pour les autres firmes pharmaceutiques, c’est encore pire : rien n’est public ! Et pourtant, tous ces contrats ont été payés avec de l’argent public ! Les citoyens européens ont donc payé deux fois, pour la recherche et pour l’achat des doses.... mais n’ont aucun droit de regard sur le contenu des négociations. On nage en plein délire et nous nous battons activement au Parlement depuis des semaines pour obtenir à minima la transparence absolue sur l'intégralité des contrats passés avec l’ensemble des laboratoires !
Mais la transparence n’est que la première étape d’un combat plus large : sortir les vaccins de la logique du marché. Car depuis quelques semaines, les beaux discours des grands labos sont rattrapés par la réalité. Les retards de livraison s’accumulent. Ni Pfizer, ni Moderna, ni AstraZeneca n’honoreront leurs engagements en termes de quantité et de calendrier. Et personne n’est d’ailleurs vraiment capable aujourd’hui de savoir ce qui sera réellement livré dans les mois à venir. Pendant ce temps, la Commission européenne fait semblant de monter le ton pour cacher son impuissance. Car elle a laissé le monopole de la stratégie vaccinale à une poignée de boîtes qui ont promis monts et merveilles à tout le monde… mais sont incapables d’assurer derrière. Une seule chose est sûre en revanche : elles empocheront des bénéfices faramineux en faisant monter les enchères entre Etats.
Cette situation est insupportable. Il n’y a pas de secret des affaires, de propriété intellectuelle et de dividendes qui tiennent face à cette pandémie ! Les brevets doivent tomber immédiatement. Tous les vaccins efficaces contre le COVID doivent devenir des biens communs universels et être produits par tous ceux qui le peuvent sans marge ! La même logique devra s’appliquer pour les traitements si des protocoles efficaces viennent à être identifiés. C’est le sens de l’initiative citoyenne européenne que nous soutenons et que je vous appelle à partager.C’est un impératif moral mais également une question d’efficacité : il n’y aura pas de sortie de crise tant que la pandémie n’aura pas été maîtrisée sur l’ensemble du globe.
Le scandale de la marchandisation des vaccins illustre la principale leçon de la pandémie : il faut enfin sortir la santé des logiques de marché ! Nous n’avons plus le temps d’attendre. A la veille d’un énième confinement, alors que la population n’en peut plus, que les précaires ont faim, que les jeunes désespèrent, refusons de nous soumettre à la loi du profit des big pharma. Faisons des vaccins des biens communs mondiaux !