Une nouvelle alliance internationale pour répondre à la double crise du climat et des inégalités
Inondations meurtrières en Belgique et en Allemagne, feux géants en Sibérie, records de température au Canada… Même les pires climatosceptiques sont bien obligés de s’y résoudre : il n’est désormais plus possible d’ignorer les impacts ravageurs du dérèglement climatique. Partout sur la planète, des femmes et des hommes sont frappés quotidiennement par les conséquences de l’inaction climatique. Pire, ce sont les plus pauvres, alors qu’il sont les moins responsables de la destruction de l’environnement, qui paient le plus lourd tribu. Et ce n’est que le début.
Alors que le GIEC nous alerte sur un dérèglement climatique encore plus rapide que prévu, il n’est plus possible de se contenter de petits pas, de demi loi climat, d'interdiction des pailles en plastique… Certes, la Commission européenne commence (enfin !) à s’agiter sur les questions climatiques Mais rien ne garantit que l’Union européenne parviendra à atteindre sa nouvelle cible de réduction de 55% de ses émissions d’ici 2030 tant elle reste prisonnière des logiques du libre-échange, du tout-marché et de l’austérité.. Et cet objectif ne permet même pas de respecter l’Accord de Paris qui nécessite de réduire d’au moins 65% nos émissions. Bref, on est encore très très loin du compte.
Sur le fond des propositions, la Commission s’est par ailleurs encore une fois entêtée à choisir des mécanismes qui s'appuient sur le marché et le bon vouloir des entreprises plutôt que des outils réellement contraignants. Cette orientation a des conséquences directes sur les ménages les plus pauvres qui, avec l’extension du marché carbone aux transports et aux habitations, vont voir leurs factures augmenter de plus 429 euros pour le chauffage et plus 373 euros pour l’essence. Comme si l’Union européenne n’avait rien appris de la révolte des gilets jaunes. Pour rappel, les 10% de citoyens européens les plus riches sont responsables de 27% des émissions de gaz à effet serre, soit autant que les 50% de citoyens européens les plus pauvres. Mais pour les plus fortunés, aucun effort supplémentaire n’est demandé.
Pire, malgré la catastrophe écologique en cours, ils continuent dans leurs folies toujours plus absurdes d’enfants gâtés à qui on ne pose aucune limite. Alors que les pays du Sud subissent le plus durement les impacts du dérèglement climatique et que dans les pays du Nord, les plus pauvres doivent payer pour la pollution des riches, les milliardaires se lancent dans un concours de qui ira dans l’espace le premier. A la clef, des millions de tonnes de CO2 et des sommes faramineuses parties en fumée. On le voit, les inégalités de richesses et les inégalités écologiques sont les deux faces de la même médaille. Et elles ont un même responsable : le modèle économique actuel qui épuise à la fois les peuples et la Planète.
Il y aurait de quoi désespérer, mais je refuse de baisser les bras. C’est pourquoi nous lançons avec 21 femmes et hommes politiques du monde entier une Alliance internationale pour un Green New Deal, pour montrer que d’autres politiques sont possibles. L’objectif est simple, allier action pour le climat et justice sociale et nous réunir au niveau mondial pour obtenir des avancées partout où c’est possible. Pour une bifurcation écologique qui ne laisse personne de côté, il faut rompre avec l’économie capitaliste. La croissance verte est un mythe qui nous empêche de nous attaquer à la racine du problème : notre système productiviste et extractiviste. Finissons-en avec le libre-échange et le tout-marché qui ne font qu’accélérer la destruction de la planète et l’exploitation des travailleurs. Sinon tout discours aussi écolo soit-il restera un vœu pieux.