Scandale Valljet : comment le leader du jet français triche pour ne rien payer sur son (énorme) pollution
Valljet, c’est la 1ère entreprise de l’aviation privée et son activité est en plein boom… +80% par rapport à l’été dernier.
La France est d’ailleurs l’acteur principal des émissions de carbone européennes liées aux jets privés. Visiblement, ce n’est pas la crise pour tout le monde.
En un an seulement, Vallet a déclaré 12 890 tonnes de CO2 émises dans l’espace européen – l’équivalent de 1 430 fois l’empreinte carbone annuelle d’un Français moyen. Mais le scandale n’est pas qu’écologique : Valljet n’a pas payé un seul centime de taxe carbone sur ces émissions. Elle est normalement soumise au marché carbone européen : un principe pollueur-payeur en vertu duquel l’entreprise doit payer pour ses (colossales !) émissions de CO2.
Mais profitant du retard de la France à calculer ses quotas gratuits, elle n’a toujours pas payer un centime. Alors qu’elle devrait au moins un million d’euros. Oui, vous avez bien lu. Des trajets aussi polluants qu’en jets privés bénéficient de quotas gratuits. Soit de droits à polluer gratuits.
Voilà pourquoi, je me suis battue au parlement européen pour mettre un terme à ces quotas gratuits et en finir avec la logique carbone pour sortir de la logique pollueur - payeur pour vraiment responsabiliser les entreprises les plus polluantes.
Mais Valljet ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
L’entreprise prévoit déjà de scinder en deux son activité pour répartir ses rejets de CO2 entre deux entreprises et passer sous le plafond à partir duquel il faut payer pour pouvoir polluer. Mega pollueur, et escroc fiscal donc.
Pourtant, ce n’est pas comme si les trajets effectués par Valljet étaient indispensables. Leur trajet moyen est seulement de 1h25 (émettant au passage plus que le quota carbone annuel maximum par personne pour préserver le climat). Les quatre routes où les jets privés de la compagnie volent le plus bénéficient toutes d’alternatives rapides en TGV : Paris-Nice, Paris-Genève, Paris-Cannes, Paris-Lille. A chaque fois à peine quelques heures de train. Nos amis les milliardaires survivront à quelques heures passés dans des trains non ?
Alors pour sauver nos finances publiques et la planète, il faut clouer (les jets !) au sol.
Et ça tombe bien, on dirait qu’on est pas tout seul à y être en faveur : 55% de la population est pour réguler cette activité (même chez les macronistes, ça tangue fort). Alors, comptez sur moi et toute la NUPES pour continuer à nous battre pour réguler les jets.
Plutôt que de faire la leçon de moral aux gens qui prennent la voiture pour aller bosser, commençons plutôt par nous attaquer aux milliardaires qui sont les premiers pollueurs !